mardi 12 juillet 2016

Du “canard” au coin pique-nique Héloïse

C’est vrai, j’en tiens une couche : je passe sans doute plus de temps à entretenir espaces et chemins de l’entour qu’à aménager mon propre terrain. Mais qu’est.ce que j’y prends mon pied ! Ce qui vient de m’arriver il y a dix jours en est une excellente illustration.
Tout avait commencé en alternance et émulation avec Daniel. En mai je découvrais une petite inondation à l’entrée de la voie conduisant au château d’eau des Chaumettes: probablement une ancienne canalisation (un “canard”) bouchée. J’en avais entendu parler. J’ai cherché son point de départ mais sans succès. Alors j’ai appelé Daniel, le voisin buronnier qui a fait le principal de l’entretien dans ce coin depuis des années. Avec ses indications j’ai continué ma quête, creusant à divers endroits le long du fossé en grande partie obstrué. En vain.
En juin, Daniel est venu, a retrouvé la source du mal et a fait une première réparation provisoire. Dès que j’ai pu, après la mi-juin, je suis monté nettoyer les abords pour faciliter le travail estival de remise en état des lieux. Quand j’arrivai sur place, Daniel venait d’y repasser et de débroussailler la zone la plus proche. Stimulé j’ai continué plus loin. La semaine suivante, partant faire mes courses à Ambert, voilà que je rencontre Daniel qui en remettait une couche, encouragé de ne plus être seul à affronter. Emoustillé à mon tour, le dimanche 3 juillet j’arrivais pour compléter. C’est là que j’ai dérapé…
Allant au delà du simple labeur utilitaire, Daniel s’était éloigné du fossé lui-même et avait taillé des genêts envahissants, aménageant l’espace de vie commun. C’était la plus belle des invitations. Je me suis lancé à refaire une beauté à la principale croisée de chemins, celui qui grimpe au Plateau des Egaux et celui qui conduit au Gros Rocher. Taillant, élaguant, désherbant, je me réjouissais d’accueillir à nouveau la lumière, la vue, les possibilités de se poser et de savourer.
Se poser? Il y a cette énorme pierre plate à cinq mètres, à droite en direction du Gros Rocher; j’y songe depuis longtemps. J’ai bifurqué et je me suis attelé à adapter ce recoin, à le rendre attirant. Jusqu’à vingt heure trente je n’ai pas réussi à m’arrêter, me nourrissant du plaisir possible de ces gens qui randonnent sur nos sentiers. Et puis, dans mon coeur, je le baptisai “Coin pique-nique Héloïse” car je rêvais d’égayer ainsi les séjours en cyberburon de la petite fille avec papa Tophe.
Lundi j’étais de retour en milieu de matinée car, en face, l’état lamentable d’un fossé embroussaillé gâchait le paysage. Après l’avoir débarrassé des repousses de genêts, de saules, de bouleaux, j’allais couper l’herbe quand… le défilé a démarré: deux bus, trois classes élémentaires du Livradois, arrivaient, s’installaient à la croisée, décidaient d’y pique-niquer tandis qu’ils visitaient le cyberburon, témoin de l’estive d’autrefois.
C’est ainsi que j’ai eu la plus belle des récompenses que je pouvais imaginer: à peine conçu, le coin pique-nique était envahi d’enfants et de leurs accompagnateurs, de cris, de rires, de vie. Et même d’un partage nouveau car Lucas est venu me proposer son aide pour entasser les branches que je coupais, rejoint presque aussitôt par d’autres de ses petits camarades. Quelle inauguration !
Imaginez mon émotion. D’ailleurs j’ai demandé à Christophe Gathier, organisateur et guide de cette échappée scolaire, de m’envoyer pour vous une photo de l’instant.

Imaginez aussi toutes ces idées et envies qui depuis tournent dans ma tête. C’est quoi un intraterrestre ? Je ne peux pas (encore ?) répondre à ce défi de début d’année. Mais je suis convaincu qu’une condition indispensable c’est de ne pas venir en propriétaire,en possédant,en dominant et, au contraire, de se poser en invité, de mériter son écuelle, d’apporter son écot au commun. Alors les murs reculent, les frontières de la “propriété” se diluent, on appartient au tout, on s’inclut dans les partages avec toutes les formes de vie, on s’ouvre, on reçoit, on exulte...

Les Fayes de Valcivières, le mardi 12 juillet 2016

2 commentaires:

  1. BONJOUR
    je me réjouis de te savoir plein d'allant.
    Me voilà de retour à Sucre. Aujourd'hui Valentina est grippée alors on reste à la maison...
    à la revoyure
    grégoire

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    1. Toi tu es de retour à Sucre et moi j'attends le retour du chervreuil qui m'a si bien accompagné pendant une semaine...

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